Dieu ou l’argent ?

« Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. » une phrase de Jésus qui en rappelle une autre « Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux. » Mt 19

Jésus aurait-il un problème avec l’argent, avec la richesse ?
Peut-être a-t-il constaté que l’argent, quand il est abondant, peut devenir une idole et donc se situer en concurrence avec Dieu.
Une idole c’est une divinité à qui l’on demande la protection, de régler nos problèmes et d’assouvir nos désirs. Et il faut bien reconnaitre que l’argent peut donner le sentiment de protection, si j’en ai suffisamment de côté je me mets à l’abri du besoin. Il peut m’aider à être logé, nourris, habillé, soigné, et même mieux logé, mieux nourri et mieux soigné que les autres. Il peut me permettre d’acheter les services des meilleurs avocats ou même de payer quelques pots de vin. Et si j’en ai beaucoup je peux réaliser quasiment tous mes désirs, acheter tous ce dont j’ai envie. Il a bien, quand il surabonde, toutes les caractéristiques de l’idole.
L’argent quand il devient divinité, quand il devient un maitre, nous détourne de Dieu et des autres.
Il nous détourne du Seigneur en nous donnant l’impression que nous nous suffisons à nous-mêmes, que nous n’avons besoin de personne, et surtout pas de Dieu. Ce n’est pas pour rien si ce sont les pays les plus riches qui deviennent les moins religieux. L’Idole argent a chassé Dieu du pays. Il nous détourne de Dieu en nous donnant l’illusion pouvoir nous sauver par nous-même et que Dieu nous est donc inutile.
Mais peut-être plus grave encore il nous détourne aussi de nos frères. Tout d’abord parce que nous avons le sentiment de ne pas avoir besoin d’eux. La pauvreté, la difficulté à vivre amène à se serrer les coudes, à s’entraider, à partager le peu que nous avons. Dans les régions arides on a conscience que l’on ne pourra survivre qu’ensemble, qu’en s’entraidant.
De plus, dans le contexte de grande inflation dans lequel nous entrons un fossé se creuse entre ceux pour qui l’augmentation des prix est une catastrophe et ceux pour qui cela n’est qu’anecdotique. De fait si le prix du pain vient à doubler, pour celui qui a tout juste de quoi finir le mois, l’impact sera énorme, le pourcentage sur son budget étant très important. Mais celui pour qui ce même pourcentage est plus que minime, cela ne changera absolument rien. Comment alors pourra-t-il comprendre sa sœur, son frère qui se retrouve à manquer du minimum, qui se retrouve en détresse, alors que lui vit toujours dans l’abondance ?
Oui l’argent est bien une idole qui peut nous séparer de Dieu et de nos frères.
Bien entendu cela ne veut pas dire qu’il nous faut renoncer à gagner correctement notre vie et à assurer le bienêtre de notre famille. Mais à trop vouloir de confort, de sécurité, de possibilité de consommer, nous risquons de perdre notre âme, nous prenons le risque de nous éloigner de Dieu et de nos frères.
A nous de faire le choix. Dieu ou l’argent ? Nous ne pouvons servir les deux.