« Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »
Jean Baptiste, lui qui, tout le temps de l’Avent nous a préparé à accueillir le Messie attendu, aujourd’hui témoigne de ce qu’il a vu, la venue de l’Esprit à l’heure du baptême, et il nous révèle que Jésus est le Fils de Dieu.
Fini pour lui, les paroles dures, les appels à la conversion musclés, « Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. » Disait-il.
Les temps nouveaux sont là, c’est l’heure du témoignage.
Jean nous dit simplement ce qu’il a vu et entendu, sans discours inutiles, sans explications théologiques, sans leçon de morale, sans injonction ou menace. Juste son simple témoignage.
Je crois que nous sommes invités à marcher sur ses pas, et nous aussi porter témoignage.
Quelqu’un a dit que notre siècle avait moins besoin de théologiens et de moralistes que de témoins.
Notre pays n’est plus empreint d’une culture chrétienne. Nous ne sommes plus que trois ou quatre pour cent à pratiquer régulièrement. Il n’est plus naturel ni porté sociologiquement d’être chrétien. Et je suis sûr que beaucoup d’entre nous connaissent dans nos familles des couples non mariés, des enfants non baptisés et non catéchisés. Notre siècle, nos contemporains ont donc besoin de notre témoignage.
Témoigner ce n’est ni enseigner, ni se donner en exemple, ni provoquer, encore moins contraindre ou exclure. C’est humblement, simplement partager ce que l’on a vécu, dire ce que la rencontre du Seigneur a provoqué dans notre cœur, dans notre vie, c’est dire la joie, la paix que procure sa rencontre, c’est exprimer comment l’espérance qu’il nous donne éclaire nos vies, nous est une force et un soutient. Dire combien sa présence aimante à nos cotés, son Esprit Saint est lumière, tendresse et force.
De la même manière que nous savons, suite à un voyage, partager notre émerveillement devant un paysage, ou après une visite de musée ou une séance de cinéma dire l’émotion qui a été la notre, nous pouvons témoigner de ce que la rencontre de Jésus provoque en nous.
Nos contemporains, nos proches, ne sont plus sensibles à l’énumération des obligations et interdits, « il faut prier tous les jours, il faut aller à la messe tous les dimanches, il ne faut pas faire ceci ou cela. »
La foi n’est pas une série d’obligation ou d’interdit à respecter pour être sauvé. La foi est le fruit de la rencontre personnelle avec le Dieu de Jésus Christ. Notre manière d’en parler doit inviter à cette rencontre, doit donner envie de le rencontrer, doit révéler un désir, doit ouvrir une porte, une possibilité. Elle doit être une invitation qui laisse à l’autre toute sa liberté et son libre arbitre.
Témoigner c’est partager, c’est offrir le fruit d’une expérience qui peut éveiller en l’autre curiosité, envie, désir.
Bien évidement notre parole ne suffit pas il faut que notre vie, notre manière d’être dans les relations de tous les jours soient en adéquation, en accord, avec les paroles prononcés, la tendresse, l’attention découvertes dans la présence du Seigneur. Les actes confirment les paroles et leur donne force et surtout crédibilité.
« Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »
Que Dieu nous donne d’être nous aussi des témoins crédibles auprès de nos proches et tous ceux qu’il nous donne la grâce de rencontrer.