« Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »
Ces mots de Jésus nous les connaissons par cœur. Tout le monde sait que c’est le cœur de toute sa prédication, que c’est son seul commandement, la clef de voute de notre foi, le guide absolu de notre vie chrétienne.
La foi n’est pas adhésion à une idéologie, une théorie ou une vision particulière de l’humanité. Elle n’est pas une morale à laquelle il faudrait obéir. Elle n’est pas non plus des rites à pratiquer. Elle est encore moins une culture ou civilisation chrétienne à défendre. La foi est la rencontre d’un amour.
Elle est la découverte de l’amour infinie de notre Dieu. Elle est la rencontre de ce Dieu qui nous invite, dont le seul désir est d’entrer en amitié avec nous, d’entrer en relation d’amour avec nous.
Tel est bien ce que nous lisons dans tout l’Ancien Testament où nous voyons Dieu rentrer en relation avec le peuple d’Israël, se révéler à lui, faire Alliance avec lui, le protéger, le guider, le sauver tout au long de son histoire malgré ses nombreuses infidélités. Cela se vit par les patriarches Noé, Abraham, Moïses, les Rois comme David et Salomon et les prophètes et enfin par son Fils lui-même. Dans le mystère de l’incarnation Dieu vient à notre rencontre nous proposer son amitié en se faisant l’un de nous, parlant notre langue, vivant notre vie et ce jusqu’à la mort sur la croix pour nous révéler jusqu’où va son amour pour nous.
Tel est notre foi, accepter cette invitation de notre Dieu à entrer en amour avec lui. Lui permettre de prendre place, de demeurer en nous, en notre cœur, en notre vie, à l’éclairer, la nourrir, la fortifier, la guider, la sauver. Une rencontre d’amour qui trouvera son plein épanouissement le jour où notre vie terrestre sera sublimée dans la rencontre totale avec Dieu et notre entrée en sa vie divine.
Les sacrements, la prière, la méditation de la Parole de Dieu ne nous sont données que pour nous entretenir, favoriser, nourrir cette rencontre amoureuse avec notre Dieu. Elles n’ont pas leur fin en soi mais bien dans le but de nous unir à Dieu dans cette relation d’amour.
Accepter d’entrer en amitié, en amour avec le Dieu de Jésus Christ, c’est aussi vouloir vivre de ce même amour entre nous aujourd’hui. Et la morale n’est autre que la mise en œuvre de cet amour, la concrétisation de cet amour. Mais ce qui est premier c’est bien que l’amour dont nous comble notre Dieu donne du fruit dans notre vie, dans nos relations, dans notre manière d’être, nos paroles et nos actes. Tout ce que nous sommes, tout ce que nous disons, tout ce que nous faisons devrait dire l’amour infini de Dieu. Et ce, pas simplement dans le cercle fermé de la famille, ou dans un entre nous des disciples de Jésus, mais bien, à l’image de l’amour de Dieu, avec toute personne, qui qu’elle soit, sans limite aucune.
Nous savons tous que nous avons la mission, par notre baptême, d’annoncer l’évangile autour de nous, que nous devons témoigner de notre foi. La manière la plus sûre de vivre cette mission est, j’en suis persuadé, de rayonner au quotidien de l’amour de Dieu, de sa tendresse, de son attention à tous et en particulier aux plus pauvre. C’est lui-même qui nous le redit aujourd’hui « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »
Ce qui peut, aujourd’hui comme hier, inviter, attitrer nos contemporains à répondre à l’invitation de Dieu à entrer en amitié avec lui, c’est bien que cette amitié transfigure nos visages, nos attitudes, nos paroles, notre manière d’être avec eux. Notre foi, notre Église aura un avenir tant que nous saurons témoigner de l’amour dont Dieu nous aime.