Jésus dit à ses disciples « Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. » Ce qui nous invite à changer notre regard sur nos frères et sœurs en humanité. Et cette phrase de Jésus me semble faire écho avec ce qu’a écrit le Pape François pour cette journée mondiale du migrant et du réfugié. Il a voulu orienter notre réflexion sur le danger du repli sur soi, de l’auto-préservation égoïste. Il a donc choisi comme thème pour la journée « Vers un nous toujours plus grand ». Voici quelques extraits de son message.
« L’histoire du salut voit un nous au début et un nous à la fin, et au centre le mystère du Christ, mort et ressuscité « afin que tous soient un » (Jn 17,21). Le temps présent, cependant, nous montre que le nous voulu par Dieu est brisé et fragmenté, blessé et défiguré. Et cela se produit surtout dans les moments de grande crise, comme maintenant avec la pandémie. Les nationalismes fermés et agressifs et l’individualisme radical émiettent ou divisent le nous, tant dans le monde qu’au sein de l’Église. Et le prix le plus élevé est payé par ceux qui peuvent le plus facilement devenir les autres : les étrangers, les migrants, les marginaux, qui vivent dans les périphéries existentielles.
En réalité, nous sommes tous dans le même bateau, et nous sommes appelés à nous engager pour qu’il n’y ait plus de murs qui nous séparent, qu’il n’y ait plus les autres, mais un seul nous, aussi grand que toute l’humanité. C’est pourquoi je profite de cette journée pour lancer un double appel à marcher ensemble vers un nous toujours plus grand… »
En fait, la catholicité de l’Église, son universalité, est une réalité qui demande à être accueillie et vécue à chaque époque, selon la volonté et la grâce du Seigneur qui nous a promis d’être toujours avec nous, jusqu’à la fin des temps. Son Esprit nous rend capables d’embrasser tout le monde pour faire communion dans la diversité, en harmonisant les différences sans jamais imposer une uniformité qui dépersonnalise. Dans la rencontre avec la diversité des étrangers, des migrants, des réfugiés et dans le dialogue interculturel qui peut en naître, nous avons l’opportunité de grandir en tant qu’Église, de nous enrichir mutuellement. ….. Les fidèles catholiques sont appelés à s’engager, chacun à partir de la communauté dans laquelle il vit, pour que l’Église devienne toujours plus inclusive…
Aujourd’hui, l’Église est appelée à sortir dans les rues des périphéries existentielles pour soigner les blessés et chercher les perdus, sans préjugés ni peur, sans prosélytisme, mais prête à élargir sa tente pour accueillir tout le monde. Parmi les habitants des périphéries, nous trouverons de nombreux migrants et réfugiés, des personnes déplacées et des victimes de la traite, auxquels le Seigneur veut que Son amour soit manifesté et Son salut proclamé. « Les flux migratoires contemporains constituent une nouvelle “frontière” missionnaire, une occasion privilégiée d’annoncer Jésus Christ et son Évangile sans quitter son propre milieu, de témoigner de façon concrète de la foi chrétienne dans la charité et dans un profond respect des autres expressions religieuses. La rencontre avec les migrants et les réfugiés d’autres confessions et religions est un terrain fécond pour le développement d’un dialogue œcuménique et interreligieux sincère et enrichissant »
« L’avenir de nos sociétés est un avenir “en couleurs”, enrichi par la diversité et les relations interculturelles. C’est pourquoi nous devons apprendre aujourd’hui à vivre ensemble en harmonie et dans la paix. »