Dans la parabole de ce dimanche Jésus nous donne de contempler le visage de Dieu comme celui d’un Père d’une infinie miséricorde. Il est d’abord un père qui accepter que son fils le mette à mort dans son cœur puisqu’il demande sa part d’héritage sans attende sa disparition. Puis il accepte qu’il parte, qu’il lui tourne le dos, qu’il s’éloigne de lui. Mais ce père va attendre et désirer le retour de ce fils tout au long des jours, sans y renoncer.
Il guette inlassablement son retour au point de l’apercevoir au loin et courir le prendre dans ses bras et le couvrir de baisés. Un père qui ne laisse pas son fils s’humilier devant lui, il lui coupe la parole et lui rend sa place comme avant avec un vêtement d’apparat et une bague signe de son statut social. Un père qui va aussi chercher son ainé et l’aide à dépasser sa jalousie et sa colère pour lui aussi accueillir son frère et se réjouir de son retour. Ce visage de miséricorde de Dieu Jésus nous l’a révélé dans son attitude avec les enfants, les malades, les lépreux, les paralytiques mais aussi avec Zachée, la femme adultère, la Samaritaine, le bon larron… Contemplons ce visage de Dieu. Laissons-nous émerveillés par un amour absolu, total, sans limite aucune, universel et éternel. Nos peurs, nos tiédeurs, nos faiblesses viennent peut-être bien du fait que nous n’avons encore pris assez conscience, que nous n’avons pas encore commencé à mesurer la grandeur infinie de cet amour que Dieu accorde à chacune et chacun d’entre nous. Dans les affres de la guerre, dans les difficultés économiques, dans les conflits familiaux, face à la maladie, au grand âge et au deuil, il nous est bon de prendre le temps de contempler ce visage miséricordieux de notre Père révélé en Jésus et que l’Esprit Saint nous donne la grâce de ressentir et aussi de vivre au quotidien.
Nous sommes parfois comme ce fils qui ne repense à son père dont il s’est détourné que le jour où il manque de nourriture. Comme lui nous doutons qu’il puisse nous attendre et désirer notre retour et nous cherchons des arguments, un discours pour fléchir sa volonté alors qu’il n’a qu’un désir celui de nous prendre dans ses bras et nous couvrir de baisés.
Nous sommes aussi parfois comme l’ainé jaloux de ce qui est donné aux autres, et qu’il nous semble nous être refusés. Mais aussi, comme lui, aveuglés par notre soi-disant fidélité, notre assurance d’être de bon fils comparativement à d’autres.
Ce temps de carême est une invitation très forte à prendre le temps de contempler l’amour infinie, la miséricorde sans limite dont nous comble notre Dieu. Le temps de laisser Dieu nous prendre dans ses bras, nous couvrir de baisés, nous rendre notre dignité de fille et de fils. Les sacrements de l’eucharistie et du pardon en sont les signes, comme également chaque parole de réconfort et d’encouragement, chaque regard bienveillant, chaque geste de tendresse, de soutient, de partage que nos frères et sœurs nous donnent. C’est aussi par eux que Dieu nous combles, ils sont instrument de sa tendresse, veillons à y être très attentif et à savoir en rendre grâce. (J’ai pu voir cette semaine l’œuvre de miséricorde et ce qu’elle produit dans le cœur et sur les visages des familles Ukrainiennes accueillies sur Espalion.)
Si nous contemplons et apprécions cette miséricorde divine nous ne pourrons en réponse qu’essayer d’aimer à notre tour sans mesure, au quotidien, tout ceux que le Seigneur met sur nos chemins. « Soyez miséricordieux comme votre Père du ciel est miséricordieux. » nous a dit Jésus. Que le père miséricordieux nous en donne la grâce