Il n’y a pas de bonheur possible hors de la paix du Christ

Le pape St Jean-Paul II a fait de ce dimanche celui de la divine miséricorde.
Pour comprendre ce mot mettons nous à l’écoute de notre pape François qui a écrit : « La miséricorde de Dieu n’est pas une idée abstraite, mais une réalité concrète à travers laquelle Il révèle son amour comme celui d’un père et d’une mère qui se laissent émouvoir au plus profond d’eux-mêmes par leur fils. Il est juste de parler d’amour « viscéral ». ..« La miséricorde, c’est l’attitude divine qui consiste à ouvrir les bras, c’est Dieu qui Se donne et qui accueille, qui Se penche pour pardonner. »

Mgr Kasper complète cela en écrivant : « Elle surmonte l’égocentrisme qui rend insensible et aveugle aux besoins matériels et spirituels des autres. Enfin elle brise l’endurcissement du cœur face à l’appel de Dieu qui nous parvient à travers la rencontre avec la misère de l’autre. »
Dans l’évangile de ce dimanche Jésus apparait ressuscité à ses apôtres et il leur dit à chaque fois la même parole « la paix soit avec vous ». Tel est bien la manifestation de sa miséricorde. Il souhaite que nous vivions en paix, parce qu’il nous aime et qu’il sait qu’il n’y a pas de bonheur possible hors de cette paix. La paix absence de guerre bien entendu, mais aussi paix dans nos familles, dans nos villages, dans notre pays, dans notre cœur. Une paix qui est justice et fraternité, qui est respect et attention aux besoins des autres et en particulier des plus fragiles. Une paix qui est pardon et miséricorde.
Jésus donne la force de l’Esprit Saint à ses apôtres et il les envoie.
Cette miséricorde infinie de Dieu, se visage que Jésus nous révèle et qui est l’être même de Dieu, ce visage d’amour, de tendresse, de bienveillance, de pardon, Jésus demande à ses apôtres, à ses disciples d’en être les témoins, d’en être les porteurs, d’en être acteurs autour d’eux.
Nous ne pouvons nous dire disciple de Jésus, toute miséricorde, et ne pas essayer de vivre au quotidien, dans nos paroles, nos actes et nos choix cette miséricorde divine.
Tel est la mission que nous avons reçu au jour de notre baptême et que le Christ renouvelle à chaque eucharistie quand, à la fin de la messe, nous sommes envoyés en mission, envoyés pour partager ce que nous venons de recevoir, son amour en surabondance.
La miséricorde divine n’a pas de limite, elle est absolue et universelle. Elle rejoint les appels incessants de notre pape François à construire des ponts plus tôt que des murs, à ouvrir notre cœur à la souffrance et la misère de notre frères et sœurs, qui qu’ils soient, d’où qu’ils viennent, à comprendre, comme il aime le dire, que tout est lié, et que nous ne pouvons laisser une partie de la population mondiale mourir de faim ou sous les bombes sans leur ouvrir nos bras, à la manière du Père Miséricordieux. Dieu nous invite à sa suite et à son image à choisir la bienveillance envers tout être humain sans distinction aucune, à nous faire proche des plus petits et des plus pauvres, à accepter de sacrifier un peu de notre confort pour que d’autres puissent vivre dignement, à éteindre en nous toute haine, toute rancœur, tout apriori, tout jugement, tout rejet.
Christ est ressuscité, et nous invite à vivre et à choisir la vie. N’ayons pas peur, ne laissons pas la peur guider nos choix. Christ est ressuscité, la vie a vaincu la mort, l’amour a vaincu la haine. Soyons des artisans de cette vie, de cette paix, de cette miséricorde et nous serons déjà, avec le Christ, des ressuscités, des vivants pour l’éternité.