En cette journée mondiale du migrant et du réfugié le pape François nous invite, je le cite, à « construire l’avenir avec les migrants et les réfugiés » et dans cette dynamique de « reconnaitre et valoriser ce que chacun d’entre eux peut apporter au processus de construction. » « J’aime, nous dit-il, voir cette approche du phénomène de la migration dans la vision prophétique d’Isaïe, dans laquelle les étrangers n’apparaissent pas comme des envahisseurs et des destructeurs, mais comme des ouvriers volontaires qui reconstruisent les murs de la nouvelle Jérusalem, la Jérusalem ouverte à tous les peuples. »
Et la liturgie de ce jour nous donne a entendre la parabole du riche et du pauvre Lazare. L’homme riche, occupé par ses plaisirs, ses sécurités, son confort, son bien-être, n’a pas vu le pauvre qui meurt devant sa porte. Ou n’a pas voulu le voir de peur d’être déranger. Jésus ne précise pas. Mais quand il est dans le séjour des morts, en enfer, « en proie à la torture », alors ses yeux s’ouvrent et il voit « au loin » Lazare qu’il reconnait à coté d’Abraham. Lui qui ne l’avait pas vu quand il était tout proche de lui, le voit quant il est très loin. Tout simplement parce qu’à ce moment là il a perdu toutes ses richesses et qu’il s’aperçoit avoir besoin de celui qu’il méprisait ou ignorait.
Il faut bien reconnaitre que cette parabole donnée par Jésus il y a 2000 ans est d’une actualité criante quand on pense à tous ceux qui, pour sauver leur vie, viennent frapper à la porte de l’Europe. Quel malheur serait pour nous de fermer les yeux pour ne pas les voir, de fermer nos cœurs pour ne pas les accueillir. Ne prenons pas le risque de laisser notre confort, notre bien-être, nos petits soucis du quotidien, nos peurs et inquiétudes nous fermer le regard, nous empêcher de reconnaitre celle ou celui qui est devant notre porte et qui espère notre aide. Ne prenons pas le risque de nous retrouver dans la situation de celui qui voit Lazare au loin au cotés d’Abraham et de Jésus, et de regretter amèrement ne pas l’avoir reconnu plus tôt.
Pour conclure la prière que notre pape François nous offre pour ce jour :
« Seigneur, fais de nous des porteurs d’espoir
afin que, là où sont les ténèbres, règne ta lumière,
et que, là où il y a résignation, renaisse la confiance dans l’avenir.
Seigneur, fais de nous des instruments de ta justice,
afin que, là où il y a exclusion, fleurisse la fraternité,
et que, là où il y a de la cupidité, prospère le partage.
Seigneur, fais de nous des bâtisseurs de ton Royaume
Ensemble avec les migrants et les réfugiés
et avec tous les habitants des périphéries.
Seigneur, fais-nous apprendre combien il est beau
de vivre tous comme des frères et sœurs. Amen.