Pour qui la première place ?

Jésus nous donne une première parabole qui n’est pas une leçon de savoir vivre mais bien une image nous parlant du Royaume, de nous et de Dieu. « Quand quelqu’un t’invite à des noces, ne va pas t’installer à la première place.. »
Ces noces ne seraient-elles pas celles de l’Agneau dont nous parle St Jean dans son Apocalypse ?  Les noces de l’Agneau qui sont le Royaume de Dieu, la vie éternelle de gloire et de joie, de paix et d’amour promise par Jésus. L’éternité en Dieu, éternité d’absolu épanouissement de tout notre être. Dans la vie éternelle l’on ne choisi pas sa place, on la reçoit humblement de Dieu.
« Quiconque s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »Ce ne sont pas nos mérites qui nous donnent place dans le cœur de Dieu et dans sa vie éternelle, c’est un don gratuit de sa part. Nous ne pouvons pas nous élever de nous même jusqu’à Lui. C’est lui qui s’est abaissé jusqu’à nous en se faisant l’un de nous pour nous sauver et nous élever jusqu’en sa gloire.  Il nous est nécessaire de reconnaitre que nous ne pouvons nous sauver nous même, que nous avons besoin de sa grâce et de sa miséricorde pour être sauvé, c’est là la condition première.
« Quiconque s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »
Jésus nous parle de l’humilité sincère et profonde qu’a évoquée la première lecture. Cette humilité dont les pères de l’Église nous disent qu’elle est la porte de toutes les  grâces. C’est-à-dire la vertu première et essentielle pour avancer à la suite du Christ et être sauvé. Et mesurons tous comment l’orgueil est lui à l’origine de biens de maux autour de nous et dans le monde. C’est bien à cause de lui que des puissants provoquent le malheur de la guerre, que d’autres écrasent et affament des populations, que d’autres encore écrasent de mépris leurs frères et sœurs, et plus proche de nous que la division blesse nos communautés chrétiennes.
Cette humilité nait de la conscience de notre péché, de nos faiblesses, de notre incapacité à aimer comme Dieu nous aime.
Mais gardons confiance, le salut nous est donné gratuitement par Dieu, nous ne le méritons pas, nous ne pouvons nous élever jusqu’à lui par nos propres moyens, mais nous pouvons accueillir ce cadeau de Dieu, l’accueillir et essayer d’en vivre de notre mieux déjà ici bas.
Par le baptême nous sommes déjà nés à la vie éternelle, nous  sommes déjà entrés en vie divine, nos noms sont inscrits dans les cieux, le Royaume est déjà là, même s’il nous faut attendre encore un peu pour y entrer de manière totale et définitivement. Le baptême fait de nous des habitants des cieux, nous commençons  à vivre en communion avec Dieu, il vient habiter notre cœur, nous éclairer de sa Parole, nous fortifier de son Esprit Saint, nous nourrir du corps et du sang du Christ, c’est-à-dire de lui-même.
Etre baptisé c’est déjà ici bas vivre en communion avec Dieu en reconnaissant qu’il habite notre cœur et notre monde, en le remerciant pour tous les cadeaux dont il nous comble, de lui confier nos vies, nos joies et nos peines et celles de nos frères et sœurs. C’est participer à la vie de sa famille qu’est l’Eglise en particulier dans l’eucharistie qui nous rassemble autour de lui, qui nous unis à lui d’une manière toute particulière. C’est participer activement à la croissance de son royaume de justice, d’amour et de paix, en donnant autour de nous cet amour, en combattant les injustices, en faisant grandir la paix.
Être chrétien ce  n’est pas s’élever à des hauteurs inaccessibles par ses propres forces, c’est se laisser emporter par Dieu sur des chemins de partage, de solidarité, d’amour qui nous conduisent au sommet de la vie, à l’absolue de toute existence, à la rencontre définitive de Dieu et à la vie éternelle en lui.