Conversion, humilité, sobriété…

On peut dire que Dieu n’a pas déployé les grands moyens pour annoncer la venue de son Fils, le Messie. Rien de spectaculaire, ou qui accroche l’attention. Dieu a choisi une sobriété absolue : un homme à peine vêtu de poil de chameaux, mangeant du miel et des sauterelles, et criant dans le désert !

Faire plus sobre me semble difficile.
Sobriété et humilié. Car l’attitude de Jean-Baptiste, si elle est courageuse, puisqu’elle lui coutera la vie, est aussi empreinte d’une très grande humilité. « celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. » L’acte qu’il évoque est celui de l’esclave qui quitte les sandales de l’invité avant de lui laver les pieds, geste que reprendra Jésus au soir du dernier repas.
Une sobriété absolue, une humilité qui parlent à notre Eglise de France et d’Aveyron aujourd’hui. Il n’est plus le temps de recherche une gloire terrestre, une place de choix, des privilèges, des pouvoirs ou d’influences…
Dieu nous invite à la sobriété, à l’humilité, à la simplicité, à la pauvreté de moyen. Ce faisant nous nous rapprochons de la vérité de l’Evangile. Car Jésus lui-même nous a montré ce chemin avec une naissance dans une étable, trente ans de vie dans l’anonymat le plus complet à Nazareth, et après trois de prédication la mort sur une croix.
Alors, ne nous lamentons pas d’être plus petits, moins nombreux, un peu désarmés, sans grandes forces ni moyens. C’est peut-être bien la chance d’une conversion de notre Eglise et de chacun de nous qu’appelle Jean-Baptiste et qu’attend de nous notre Dieu de miséricorde.
L’autre message que je garde de cet évangile c’est celui de l’action. « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. »… « Produisez donc un fruit digne de la conversion. » Préparer, rendre, produire, ce sont des verbes d’action. Il ne suffit pas de se dire chrétiens, il ne suffit pas de prier, d’écouter la Parole de Dieu, et de pratiquer les sacrements, il faut agir dés aujourd’hui pour rendre la vie de nos contemporains plus belle, plus proche du projet de Dieu.
St Paul dans la deuxième lecture nous donne des mots très forts qui peuvent nous éclairer « Que le Dieu de la persévérance et du réconfort vous donne d’être d’accord les uns avec les autres …Accueillez-vous donc les uns les autres » Dieu veut nous voir devenir des artisans de paix et de justice. Soucieux de l’accueil de nos frères et sœurs en difficultés et en souffrance, attentif les uns aux autres. Et aussi attentifs à préserver notre maison commune, la terre qu’il nous a confié pour les générations à venir. Les vœux pieux ne suffisent pas, il nous faut passer à l’acte dans une sobriété heureuse plus grande et un partage plus effectif de nos richesses et de nos capacités.
Préparons nous ainsi à Noël et il sera vraiment la fête du Prince de la Paix