Nous sommes tous appelés à être des missionnaires

Après nous avoir raconté cette histoire d’un juge qui fait justice à une pauvre veuve pour qu’elle lui fiche la paix Jésus nous dit que Dieu fera justice à ses élus, et qu’il le fera sans attendre.

Dieu fait justice à ses amis. C’est-à-dire qu’il leur donne part à sa vie divine, il leur donne de partager sa vie de gloire, de paix et de bonheur. C’est là toute notre foi. Nous croyons que Dieu s’est fait homme en Jésus pour nous révéler son visage d’amour, son cœur de père, il a vécu notre vie d’hommes et de femmes, jusqu’à la souffrance et la mort sur la croix, pour nous ouvrir les portes de la vie éternelle, pour faire entrer, avec lui, notre humanité en divinité, dans la vie éternelle où nous trouverons le plein et total épanouissement de notre être.

Et en attendant il nous accompagne au jour le jour nous donnant de nouer avec lui une relation d’amitié, d’amour qui illumine toute notre, vie, qui nous fortifie, nous donne de dépasser toute épreuve et nous ouvre à l’amour de l’autre, à l’amour du frère qui qu’il soit. Tel est notre foi et notre espérance.

Et quand on a découvert quelque chose d’aussi fort, capable de donner sens à toute une vie, de la dynamiser, de la transporter jusqu’au don de soi même, alors on veut partager cette source de joie et de paix à tous nos proches et à tous ceux que nous rencontrons.
Aujourd’hui commence la semaine des missions. Nous sommes tous appelés à être des missionnaires, à porter cette Bonne nouvelle autour de nous. Oui, mais comment ?
Dernièrement, dans mes lectures, j’ai retenue une phrase d’un des nouveaux cardinaux nommés par notre pape. Mgr Giorgio Marengo évêque de Mongolie. Il a écrit « Murmurer l’Évangile au cœur de la Mongolie. C’est ainsi que je perçois la mission. Le murmure est une modalité d’empathie, de proximité et de confiance qui se construit dans la durée. »
J’ajouterai à ce que dit le Cardinal que le murmure n’est jamais violent, ni agressif, ni invasif, ni moralisateur, ni dogmatique. Il est tendre, respectueux et bienveillant.
Murmurer l’évangile au cœur de nos contemporains. Permettez-moi de profiter de la présence d’un orchestre dans cette célébration pour une petite comparaison.
Pour jouer dans un orchestre il faut d’abord avoir travaillé la partition, seul et bien entendu ensemble. Notre partition à nous c’est l’évangile, c’est Jésus lui-même qu’il nous faut toujours mieux connaitre et pour cela toujours plus fréquenter.
Pour jouer en orchestre il faut s’écouter les uns les autres. Pour murmurer l’Évangile il nous faut apprendre à écouter les autres et en particulier celui à qui l’on s’adresse. S’intéresser à ce qu’il vit, ce qu’il désire, ce qu’il pense. L’écouter pour se rapprocher, pour le connaitre, pour entrer en amitié avec lui afin que notre murmure soit vraiment l’expression de l’amour et de la tendresse de Dieu.
Dans un orchestre tout le monde ne joue pas la même chose, ce n’est pas l’unisson qui fait la beauté du morceau mais son harmonie. Chacun a une partition différente qui s’harmonise avec celle des autres. Ne rêvons pas d’unisson ou d’uniformité. Acceptons que l’autre joue une partition différente et essayons de jouer en harmonie sur le diapason qu’est pour nous le Christ Jésus.
Murmurer l’évangile au cœur de nos contemporains je crois que tout le monde en est capable car il ne s’agit pas d’enseigner, d’imposer, d’obliger, mais bien au contraire de proposer, de partager, de suggérer. Et murmurer c’est aussi témoigner par sa parole et ses actes et attitudes, de la tendresse de Dieu. On ne murmure pas une obligation ou un dogme intangible, on murmure une espérance, un mot d’amour, de réconfort, de paix et de joie.
Tel est à mon avis la manière qu’aujourd’hui, dans notre monde occidental tel qu’il est, nous pouvons vivre la mission que nous a confié Jésus.